Mégabassines : les empreintes sensibles de la lutte
La gazouille est le journal papier et sonore du Village de l’eau qui a eu lieu en juillet 2024 à Melle. Un grand rassemblement joyeux et déter pour échanger et débattre des usages partagés de l’eau.
La Gazouille est une immersion dans le village, auprès des personnes qui ont contribué à le faire vivre. Elle nous donne à voir et à entendre des ambiances, des récits quotidiens, politiques et intimes du déploiement de cette base-socle qui permet à nos luttes de tenir. Chaque épisode correspond à une dimension du travail de subsistance : se loger, se nourrir, se déplacer, se lier, se défendre/lutter, se vêtir.
Ce mardi 25 mars 2025, une cinquantaine de militants antibassines ont commémoré les deux ans de #SainteSoline 2 en organisant une « méga boom » devant la gendarmerie de #Melle. […]
Entre autres prises de parole (1), Nathalie, qui s’est présentée comme la maman de Mickaël, un des deux cents manifestants blessés ce jour-là, a lu un texte dans lequel elle a rappelé qu'« on attend toujours les résultats de l’enquête ouverte par le procureur de Rennes Philippe Astruc et reprise depuis par son successeur Frédéric Teillet ».
Vert est partenaire du Climat Libé Tour, qui sera de passage à l’Académie du climat à Paris vendredi et samedi prochain. L’occasion de parler écologie et enjeux sociaux, à travers concerts, stand-up, ateliers, mobilisation sur la pollution de l’air, rencontres et débats. Découvrez le programme juste ici.
Vous tenez entre vos mains une édition très spéciale ! À l'occasion des deux ans de la manifestation contre la mégabassine de #SainteSoline, Vert vous propose de revenir sur cette mobilisation majeure et de comprendre où en sont ces projets d’immenses retenues d’eau en France.
#SainteSoline 2ans après la forte répression de la mobilisation, pourtant légitime, contre les #megabassines, aucune remise en cause des méthodes de maintien de l’ordre n’a été envisagée. Les pouvoirs publics continuent à nier leur responsabilité dans le déploiement massif & inconsidéré de la force.
Deux ans après une manifestation massive contre les mégabassines et une répression policière d’une violence inouïe, où en est le combat contre les #megabassines ? On fait le point avec le militant écologiste Julien Le Guet.
À l’époque, Gérald Darmanin dénonçait “l’ultraviolence de l’ultragauche”, parlait "d’éco-terrorisme" et niait toute entrave aux soins. Deux ans plus tard, la vérité a, depuis, éclaté : usage massif de grenades explosives, blessés laissés sans assistance, stratégie assumée de la part des autorités.
« […] #CoralieDenoues tente de manipuler l’opinion publique en instrumentalisant un rapport »,
« Ce rapport de la mission sur le stockage d’eau n’a jamais validé ni cautionné les #megabassines »
Il « existe bien des alternatives aux bassines » comme le « stockage dans les sols [ou la] restauration de zones humides »
« Coralie Dénoues ose parler d’unanimité alors que les divergences [sur les bassines sont] irréconciliables » comme l’a confirmé Yann Soulabaille, vice-président écologiste d’Ille-et-Vilaine »
Prendre bassine. Il y a deux ans, des milliers de manifestant·es se réunissaient à Sainte-Soline (Deux-Sèvres) contre la construction d’immenses retenues d’eau destinées à irriguer les cultures. Après plusieurs mobilisations, des rebondissements judiciaires et une nouvelle législation, Sainte-Soline et les bassines voisines seront-elles malgré tout exploitées ? Vert fait le point.
Deux ans après la répression violente des défenseur⋅es de l’eau à Sainte-Soline, la lutte contre les méga-bassines reste plus forte que jamais !
Pour cette journée de commémor'action du 25 mars 2025, les gestes de soutien se sont multipliés partout en France, comme à Nantes où une banderole a été déployée sur le périphérique : « Souviens-toi de Ste-Soline ». À Rennes, à Poitiers et à Melle, les méga-boums ont été un véritable succès ! Plusieurs centaines de personnes se sont retrouvées avec joie, émotion et détermination pour exprimer leur opposition aux bassines, rendre hommage aux victimes de la répression d'État et célébrer les avancées arrachées face au passage en force de l'État.
Avec les Soulèvements de la Terre IDF, la compagnie L'essoreuse, le Collectif Pour le Triangle de Gonesse, les Scientifiques en Rébellion, XR Paris IDF et la chorale Le Kiff.
À l'appel de Bassines Non Merci et pour garder vivante la mémoire de la manifestation du 25 mars 2023 à Sainte-Soline, nous nous sommes retrouvé⋅es sur le pont des Arts, samedi 23 mars, entouré⋅es de passant⋅es et de touristes.
Banderoles, chants militants et danses pour rendre hommage aux victimes des violences inouïes orchestrées par Darmanin. Violences décuplées par les multiples mensonges d'Etat qui ont suivi.
Mais nous avons également célébré toutes les victoires que cette exceptionnelle bataille de l’eau a engendrées, dans nos luttes, dans l'opinion publique comme dans les tribunaux.
En Ile de France, notre bien commun lié à l'eau, c'est la Seine. Elle aussi est menacée par tout un tas de projets bien pourris, tous plus ou moins liés à l'empire logistique, essentiellement au service de l'agro-industrie et du BTP (tiens, encore eux !).
Avec le saccage programmé de la merveilleuse zone humide de la Bassée, le « marais poitevin » du sud de la Francilie. Avec une giga-méga-bassine pour assurer la navigabilité permanente dans le projet de Canal Seine-Nord Europe. Avec des entrepôts géants sur les berges de Seine à Gennevilliers...
Ici aussi la guerre de l'eau a commencé... ici aussi on se battra pour la gagner !
#SainteSoline 2ans après la forte répression de la mobilisation, pourtant légitime, contre les #megabassines, aucune remise en cause des méthodes de maintien de l’ordre n’a été envisagée. Les pouvoirs publics continuent à nier leur responsabilité dans le déploiement massif & inconsidéré de la force.
Le maintien de la paix sociale constitue depuis plus de deux siècles la priorité de l’action préfectorale, ce qui n’est pas sans conséquences sur les relations avec la profession agricole. Comme l’analyse Luc Rouban, directeur de recherche au CNRS, depuis 1992 et la politique de déconcentration, toutes les responsabilités locales de l’État sont placées sur le préfet, “qui devient, outre ses fonctions traditionnelles de gardien de la sécurité et de l’État, le garant du développement économique, de la paix sociale et même de la réforme administrative”. Globalement, on constate que si l’institution préfectorale n’est que peu sensible à l’urgence environnementale, elle est en revanche très habituée aux négociations directes avec les représentants de l’agriculture productiviste. […] En novembre 2023, le média Politico a d’ailleurs relevé qu’un certain nombre de préfets (Deux-Sèvres, Isère, Vienne, Charente-Maritime) ont été incités financièrement à la mise en œuvre de bassines, via des objectifs dans leurs feuilles de route préfectorales concernant la construction de réserves pour certains (avec des objectifs chiffrés), ou l’avancée des projets de protocoles pour d’autres. Or, les feuilles de route préfectorales fixent des objectifs qui sont autant de critères pour la part variable du complément indemnitaire annuel des préfets, qui peut monter jusqu’à 25 000 euros.
Restitution vidéo d’une conférence le cycle de l’eau et les bassines en Sud Vendée
Les bassines de Vendée sont souvent données en exemple et, selon ses promoteurs, permettraient de préserver la ressource en eau. Mais qu’en est-il vraiment ?
Dans cette conférence, Anne Morwenn Pastier docteure en sciences de la terre nous démontre en quoi les bassines de Vendée :
ne permettent pas de protéger les cours d’eau (les assecs étant toujours présents, les bassines ne résolvent pas le problème)
ne permettent pas de montrer des résultats concluant sur la préservation des nappes (c’est plutôt la mise en place du seuil de coupure qui a permis la remontée des niveaux minimums)
ne permettent pas de respecter la priorisation des usages de l'eau comme établit par la Loi cadre sur l'Eau (à savoir : N°1-Eau potable, N°2-Préservation des milieux, N°3-Eau économique dont agricole). En effet, les seuils de remplissage sont mis à des niveaux bas pour assurer d'abord le remplissage des bassines, quand bien même les rivières sont assecs (l'eau économique passe donc avant les autres usages prioritaires).
Une conférence limpide et étayée pour désarmer les bassines de Vendée, à visionner et à partager sans modération !
Exclusion de l’APIEEE des instances de gestion de l’eau : la honte*
Communiqué du Collectif Bassines Non Merci suite à l’exclusion de l’association APIEEE (pour soutien au mouvement contre les méga-bassines) d’une instance représentative de gestion de l’eau de Charente-Maritime... après avoir déjà été exclus de celles des Deux-Sèvres
Depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron à la présidence en 2017 et la répression violente des « gilets jaunes » par les forces de l’ordre, les « BASSINES » sont devenues, aux côtés de projets comme l’autoroute A69 ou Sivens, l’un des symboles des atteintes de l’État à la liberté d’expression et de manifestation, notamment des associations environnementales et des militant⋅es écologistes, souvent qualifié⋅es d’éco⋅terroristes, bien que la justice leur donne fréquemment raison.
[…] selon les sages « les SdT ne cautionnent pas les violences causées aux personnes. Et quant aux violences revendiquées à l’encontre des biens, les actions promues seraient « symboliques » et « inscrites dans les prises de position de ce collectif en faveur d’initiatives de désobéissance civile et de “désarmement” de dispositifs portant atteinte à l’environnement ». Il n’y aurait donc pas de trouble à l’ordre public. On se retrouve avec le débat des années 2000 avec les faucheurs volontaires […]
