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#HelloQuitX et la gauche (ses elu•es) qui hésitent
Je pense qu'un truc qui retient les élu•es et petits influenceurs de gauche à quitter Twitter ce n'est pas tant le nombre réel de followers actif•ves qu'y s'y trouvaient (c'est faux), ni "l'outil dont iels se priveraient" (le rapport temps/énergie à investir pour communiquer sur ce RS plutôt que de le réinvestir sur d'autres RS- y compris META- est en défaveur de X).
Ni un "combat pour occuper le terrain"
Non c'est un truc plus nul 
Ce truc, c'est l'idée que Twitter/X étaient et sont encore "une diversité de vraies gens qu'il faut convaincre et ne pas laisser à l'extrême droite". C'est ce fameux "il faut aller parler aux vraies gens" qui hante tant de collectifs militants bien conscient d'une certaine forme de déconnexion entre ce qu'ils font et les autres.
Mais quelle illusion de penser que ça fonctionnerait avec Twitter ?
X a très peu de nouveaux comptes (hormis des bot). Personne se dit "tient je vais me faire un
Compte twitter" en 2024-2025.
Bien sûr il reste des gens peu/pas politisés là depuis des années qui live-tweent du foot, le tour de France ou je sais pas quelle émission.
Est-ce que vraiment le fait qu'un tweet de Mélenchon, Tondelier, ATTAC34 ou Framont pope par miracle dans leur TL une fois tous les 36 du mois va changer qqch ?
En fait c'est la vision complètement fantasmée de ce que sont "les classes populaires"/"le peuple" qui transparaît.
L'incapacité supposée à les toucher c'est
L'aveux d'en avoir une idée pleine de pre-supposés.
Un peu comme les Ruffin et consorts qui fantasment que la lutte des classes s'impulsera nécessairement à partir de discussions dans les bistrots de la "France des bourgs".
Ça craint de "s'enfermer dans une bulle de gauche" ?
Mais a quel moment on était sur twitter pour se faire une vision "diversifiée en mode GG-RMC" du pays franchement ?
A quel moment s'est devenu obligatoire ?
"Oui mais quand-même certains ont une grosse commu, ça pèse m, ça fait la différence".
Ok prenons Jonluk. Il a 2,8 millions de followers. Ça pèse. On comprend l'hésitation à partir.
Un tweet du 19 janvier (pas d'y a quelques minutes) a été vu à cet instant par 50k personnes soit même pas 2% de sa TL. Et encore il est censé avoir rayonné car il a été retweeté. Y compris par des comptes eux-mêmes à plusieurs k-followers.
Et qui a liké son post ? 960 personnes, même pas 0,03% de ses followers !
Donc bon même les mastodontes (ohoho quel jeu de mots abonnez-vous) de la gauche sur twitter parlent en gros dans le vide.
Et principalement à des gens qui les suivent ailleurs.
Y rester c'est nourrir la fosse à purin.
@brasiers Je pense aussi qu'il y a une dimension narcissique : "J'ai un gros compte". Je ne sais même pas s'ils s'illusionnent sur la portée réelle de leurs tweets mais plutôt sur l'image que ça donne d'elleux. Plus que de donner accès à des pseudo "vrais gens" fantasmés, ça permet d'avoir surtout accès aux rédactions.
@francoismandil @brasiers Sauf que Jonluk n'est pas sur mastodon, gros manque de pragmatisme et erreur grave de com
@millerebonds @brasiers
Je viens de penser à un autre élément : twitter, c'est le règle de la petite phrase, de la pensée politique condensée. C'est le clash assuré. Ça donne de l'audience.
Est-ce qu'on a vraiment envie de voir débarquer ici des responsables de partis de gauche qui vont s'insulter ?
Twitter a aussi imposé un certain formatage de la parole politique, et il faudrait la ré-inventer.
Jonluk était bien meilleur et bien plus intéressant quand l'essentiel de sa parole passait par son blog.
@millerebonds Et donc c'est pour ça que je pense que Mastodon ne l'intéresse pas. @brasiers
@francoismandil “Them” It’s performative not productive and certainly not in the aid of actual progress. It’s been reported repeatedly that the actual engagement on the Fedi outstrips Twitter/X, but they stay. @millerebonds @brasiers
@brasiers Tellement, j'avais hésité à fermer mon compte Twitter et je l'ai gardé longtemps parce que oh plein de followers pour les artistes comment survivre sans ça mais bon la réalité c'est que chaque tweet que je faisais y'avait genre un like du dernier pote pas passé en "for you" et qui checkait tous ses messages
@brasiers même d'un point de vue capitaliste gnagna augementer son reach et son image mes trois posts sur instagram à la schlag ont vachement plus d'écho et dieu sait que je déteste instagram mais bon disons que si t'as un compte influent là dessus ouais pour le coup je pense c'est un vrai coût de l'abandonner
@brasiers c'est aussi croire que cette cible n'aurait qu'un seul média, contrairement à eux qui sont sur X+FB+Insta
Bon, peut être que je fantasme, mais j'ai l'impression que personne n'a que que X comme source d'info; Exclusivement X, et rien d'autre : ni TV, ni journaux, ni autre RS
@brasiers Alors qu'il y a quelques années, l'idée était justement que les vrais gens étaient pas sur Twitter, nul nul Twitter. Le jour où ce réseau devient invivable et inutilisable, on le pare de toutes les vertus...
@brasiers Ben pour jouer sur X il faut faire du xcancel.com faire des bots des IA, des deepfakes... mais faut pas être milliardaire pour être à armes égales !?
@brasiers ouais, je me souviens encore des remises en contexte - circa 2018-2020 - qui montraient que twitter était un réseau très peu utilisé, avec peu de users, sociologiquement très proches les uns des autres (csp+ plutôt, sans surprise).
Mais probablement c'est justement cette sociologie "aisée" qui est visée en restant là-bas cf. La justification de asi : pour les campagnes de dons, le traffic ...
@brasiers absolument d'accord. Il y en a plein qui pensent exister parce qu'ils ont xx.x milliers ou millions de 'followers', qui ont la tête qui gonfle et qui s'imaginent gagner les prochaines élections. Le cas de Mélenchon est, à ce titre, particulièrement significatif.