Quand tout le discours politique catho est axé sur « soyons pro-vie, pro-famille, anti-IVG, ayons un discours bioéthique sérieux » et qu'on laisse de côté le social, il ne faut pas s'étonner que le catho social soit attiré par un candidat qui ne porte pas les catholiques dans son cœur. La droite catholique est en partie responsable de cette situation.
L'un des discours anti-mélenchonistes qui m'énerve le plus est « reste chez toi dimanche ». Cette idée que le français tenté par Mélenchon est forcément con, abruti, stupide, inconscient, commence à me courir sur le haricot. Et le complexe de supériorité de la droite catho bourgeoise qui ne comprend pas comment un catho peut réfléchir à voter JLM en étant conscient de tout ce qui ne va pas dans son programme, me gave encore plus.
À trois jours du scrutin, je viens de passer une demi-heure à expliquer au téléphone à mon père que quand on envoie un lien vers un article à quelqu'un sans le précéder d'une introduction, ça signifie, dans l'usage commun, qu'il est d'accord avec ce texte et qu'il approuve la thèse de l'auteur. Le texte en question était « Pourquoi Macron ? », de Croissandeau.
Mon père m'envoie un argumentaire pro-Macron signé Matthieu Croissandeau, le patron de l'Obs. Argument anti-Mélenchon : « il n'aime pas les journalistes ». Le Matthieu Croissandeau qui a viré Aude Lancelin de l'Obs parce que ses idées politiques ne lui revenaient pas, alors qu'elle faisait son boulot, doit être un homonyme.
Le jour où un candidat anti-productiviste et réellement écologiste, qui se préoccupe donc de l'impact anthropique sur la nature et ses fonctionnalités (sur les écosystèmes, en gros), arrêtera de taper sur les croyants et la religion, il pourra compter sur les voix de croyants engagés qui hésitent actuellement à voter pour lui.
C'est pour moi le problème n°1 à chaque élection : les candidats ou militants dont je partage le plus les vues regardent souvent de travers ce qui est le centre de ma vie, ma foi et mon appartenance à l'Église catholique. Et ceux qui se font les porte-paroles de la « communauté catholique » défendent des programmes qui me hérissent.
Onze jours avant le 1er tour, c'est le retour d'une interrogation régulière. Pourquoi ceux qui défendent le programme économique et social le plus compatible avec la doctrine sociale de l'Église sont-ils aussi souvent ceux qui conçoivent le moins qu'un groupe religieux ou une assemblée de croyants puisse travailler pour le bien commun et pas pour son intérêt personnel ?
En attendant la messe des Rameaux, je joue à un jeu débile sur FB. Notification : « X, Y et Z vous ont donné des vies ».
Ayant en tête l'évangile de la Passion, j'ai d'abord lu « X, Y et Z ont donné leur vie ».
Navigue entre les langues et les traductions bibliques anciennes et l'écologie contemporaine.
Cherche aussi à survivre en tant qu'autiste.